SEGOLENE ROYAL INVITEE DU FRANC-PARLER SUR LCI: "7 MOIS DE PERDUS" ET "UNE COLERE QUI MONTE DANS LE PAYS"

8 décembre 2007

Social

Nicolas Sarkozy a perdu 7 mois avant de commencer à dialoguer avec les syndicats
"Nicolas Sarkozy par sa méthode un peu brutale et provocatrice a suscité des grèves dans le pays [...] faute d'avoir noué les relations avec les organisations syndicales."
"La rémunération des dirigeants de ces grandes entreprises a continué à augmenter et [...] parallèlement le pouvoir d'achat des salariés petits et moyens et des retraites continue à baisser."
"Les produits alimentaires augmentent de 11%", il y a une "injustice très profonde" et "une colère qui monte dans le pays".
"J'attends [...] qu'il prenne une décision très rapide pour l'augmentation des petites retraites comme il s'y était engagé."
"Je vois baculer des personnes âgées dans la précarité, on voit aussi que les bas salaires sont pressurés par la vie chère."

Sur l'étalage de la vie privée du président Sarkozy

"Nicolas Sarkozy a le droit d'aller faire des tours de manège avec qui il veut, mais ce qu'il doit nous dire maintenant c'est comment et quand et il compte s'occuper sérieusement de nos difficultés, de nos problèmes."
"La seule chose qui compte, c'est les promesses que Nicolas Sarkozy a faites pendant sa campagne."
"Il ne peut pas reprocher aujourd'hui [...] aux journalistes de poser des questions sur ce qu'il met lui-même en scène. Je ne sais pas si c'est calculé pour faire oublier la piteuse semaine qui vient de s'écouler [avec la réception de Kadhafi]."
"On voit que la fin de l'année arrive, qu'il est depuis 7 mois aux responsabilités que la croissance n'est pas là, et donc il y a à la fois un sentiment d'improvisation, d'agitation."

Sur la réforme des institutions et la possibilité pour le président de s'exprimer au Parlement

Une mauvaise chose: "Nicolas Sarkozy sature déjà l'espace médiatique".
"Il va participer à la campagne des élections municipales, il reste le chef de son parti donc il aurait été normal que son temps soit décompté dans le temps de parole de la majorité."
"Il va dans l'espace public qui est le seul où son Premier ministre peut avoir un peu d'existence politique".
"L'espace médiatique et présidentiel ne lui suffit pas, il faut encore qu'il aille préempter le seul espace pour le gouvernement. Vous avouerez qu'il y a une forme de boulimie médiatique qui est incompréhensible."
"Je crois que cette boulimie médiatique n'est pas souhaitable pour l'équilibre des institutions."
"Ce qui manque je pense cruellement dans cette réforme des institutions, ce sont les autres piliers d'un bon fonctionnement de l'Etat et du pays. C'est-à-dire la réforme de la démocratie sociale, la réforme de la décentralisation qui est à mon avis une des clefs de la relance économique, c'est-à-dire mettre en mouvement des territoires pour que la relance économique soit là et puis la démocratie participative, c'est-à-dire la participation des Français aux décisions qui les concernent."
"Dans l'état actuel de la réforme, je voterai non."